Vous estimez avoir une vision assez claire de l’objectif que vous voulez atteindre et de la stratégie pour y arriver. Et pourtant, vous sentez qu’il y a des freins dans votre organisation qui rendent la chose difficile. Elle a perdu cette agilité de ses débuts quand les décisions étaient prises et exécutées rapidement et efficacement entre quelques personnes.

Il est temps de mettre de l’huile dans les rouages pour retrouver cette capacité d’adaptation.

Cette huile a un nom : sécurité psychologique

Dans son étude « Aristote » sur les facteurs qui rendent les équipes performantes, Google a confirmé qu’elle était à la fois le premier facteur de performance collective et celui qui permettait ensuite aux autres facteurs de performance de s’exprimer. …

Qu’est-ce que la sécurité psychologique, au juste ?

C’est le sentiment de pouvoir poser des questions, proposer une idée, exprimer une préoccupation ou parler d’une erreur ou d’une mauvaise nouvelle sans risquer d’être jugé, pointé du doigt, ridiculisé ou sanctionné. C’est aussi avoir le droit à l’erreur « intelligente », ce qui est une étape indispensable à tout apprentissage.

Comment promouvoir des conversations courageuses, en 8 points :

1.    Faites-en une des valeurs essentielles de votre culture d’entreprise

Discutez-en au sein de l’entreprise ou de votre service. « Pourquoi est-ce important pour nous ? » Faites prendre conscience à chacun des avantages. Il faut commencer par donner envie à vos collaborateurs de changer leurs comportements

2.    Clarifiez les principes de transparence, bienveillance et de confiance.

C’est au manager de créer ce climat sécurisant. Nous avons un « 6^ème sens » qui nous permet de savoir immédiatement si l’attitude bienveillante de quelqu’un est sincère ou au contraire au service d’une intention suspecte. Alors soyez bienveillant, clair sur vos intentions, authentique et intègre.

3.    Créez les occasions de s’exprimer librement

Mettez en place des « médias » ou des moments où chacun pourra s’exprimer : la réunion de débriefing des projets, la réunion des erreurs, la boite à idées, les moments de brainstorming, etc. Et encouragez la participation active à ces discussions, la valeur ajoutée de chaque question posée, les suggestions, innovations aussi inhabituelles qu’elles soient.

4.    Déstigmatisez les erreurs

Les erreurs sont une étape indispensable sur le chemin de l’excellence. Encouragez vos collègues à les rapporter, félicitez-les pour leur courage ou leur honnêteté et montrez de la bienveillance. Errare humanum est ! Il y a toutefois une condition à la tolérance : qu’une leçon puisse en être tirée.  

5.    « Walk the Talk » - Montrez l’exemple

La force du leader inspirant tient pour beaucoup dans son attitude. Faites preuve d’humilité. Reconnaissez que vous aussi vous commettez des erreurs mais qu’il y a toujours quelque chose de positif à tirer de ces épreuves pour devenir meilleur.

6.    Donnez de la reconnaissance

Accueillez constructivement chaque input : « Merci pour ton idée, on va la regarder de plus près » ; « « J’apprécie ta franchise, analysons pourquoi c’est arrivé » ; « Je comprends ta préoccupation, parlons-en ». On ne prend un risque que si le rendement en vaut la peine ; donc si vous faites en sorte que votre collaborateur vive bien cette expérience, à la prochaine occasion il sera prêt à prendre un nouveau risque de sortir de sa réserve pour donner son avis.

7.    Donnez du feedback

La sécurité psychologique signifie également avoir le sentiment d’être entendu. Vos collaborateurs seront toujours prêts à accepter que leur idée n’ait pas été retenue pour peu qu’ils aient le sentiment d’avoir été écouté. Par contre, une absence de feedback est l’ingrédient parfait pour un cocktail de démotivation, désengagement et de cynisme.

8.    Sanctionnez la violation claire à la sécurité psychologique

 Pour que cela marche, il faut que tous joue le jeu. Mettez donc des règles claires, faites la chasse aux exceptions, recadrez sans faiblesse tout « anti-jeu » et pour rester cohérent prévoyez des sanctions graduées pour les anti-joueurs. Rappelez-vous que vous serez jugé sur les exceptions et que ce que vous tolèrerez deviendra de suite le nouveau standard.

En conclusion, la sécurité psychologique est un ingrédient qui ne coûte pas cher mais qui rapporte gros : motivation, dynamisme, prise d’initiative, et plus grande adaptabilité à l’environnement.

Renforcez-là et elle deviendra votre avantage compétitif dans un monde VUCA.