


Vous vivez en couple et vous songez à acquérir ensemble un logement ? Bravo ! Outre le fait que c’est une étape importante dans votre vie sentimentale, c’est une bonne opération financière. Vous répartissez les frais en deux. Vous simplifiez vos accès aux aides de l’État. Vous rassurez la banque auprès de laquelle vous sollicitez un emprunt. En plus, vous bénéficiez d’un indéniable avantage psychologique. Des études ont démontré que l’achat à deux angoisses moins que l’achat seul. Bref, tout est parfait dans le meilleur des mondes ? Oui, si vous prenez certaines précautions.
Le temps de vous mettre d’accord
Pour commencer, faites preuve de souplesse si vos goûts immobiliers ont tendance à diverger. Pour éviter toute frustration, trouvez un terrain d’entente sur les critères qui vous semblent les plus importants : maison ou appartement, à la ville ou à la campagne, ancien ou nouveau, etc. Puis, chacun de votre côté, lâchez du lest sur ce qui vous semble plus superficiel.
Une fois que vous avez discuté sur ce que vous voulez ou ne voulez pas, évitez de chercher un bien chacun de votre côté. La perception que vous avez d’un logement et de son environnement ne sera forcément pas la même que celle de votre conjoint. Une deuxième visite devra peut-être s’imposer. Au final, vous risquez de perdre du temps.
Restez ouvert à la discussion en toute circonstance. Ne cherchez pas à forcer la main de votre moitié si celle-ci a émis un doute sur un bien qui vous plaît vraiment. C’est une attitude contre-productive qui risque de déboucher avec le temps sur une perpétuelle pomme de discorde.
Quand on aime, on compte !
Qui dit achat d’une habitation, dit argent. Or c’est souvent un sujet tabou dans le couple. Vous devrez pourtant surmonter cet écueil et faire preuve de transparence et d’honnêteté si vous voulez vous mettre d’accord sur le budget et la manière de financer le projet. Chacun d’entre vous doit savoir ce que l’autre est prêt à payer comme mensualité et quel sera son apport. Certaines banques proposent un simulateur de crédit en ligne qui vous permet d’évaluer votre capacité d’emprunt en quelques clics. Ainsi, vous aurez une idée plus concrète du budget que vous pourrez allouer lors de votre recherche du bien idéal.
Si vous êtes mariés ?
Le statut de votre couple va avoir une influence directe sur l’achat immobilier, mais aussi sur le devenir du bien en cas de séparation ou de décès. Si vous êtes mariés, vous êtes soumis à un de trois régimes matrimoniaux suivants.
Le régime de la communauté réduite aux acquêts est le statut obtenu par défaut si aucun contrat de mariage n’a été signé. Il fait la distinction entre les biens propres de chacun des époux (biens acquis avant le mariage, reçus par succession ou donation et biens à caractère personnel) et le patrimoine commun (produit du travail des époux, fruits et revenus des biens propres, achats). En cas d’achat immobilier pendant le mariage, le bien appartient aux époux à hauteur de 50%, même si l’un des deux a investi plus d’argent dans l’achat du bien immobilier. En cas de divorce, le bien sera partagé. En cas de décès, la part du défunt sera partagée entre les héritiers.
Dans le régime de séparation des biens, il n’y a pas de biens communs. L’achat immobilier se fait en indivision : les époux sont propriétaires à hauteur de leur contribution financière (si la répartition du financement a été précisée sur l’acte d’achat ; sinon le bien est considéré comme ayant été acheté à 50/50). Selon la loi, nul ne peut être contraint de demeurer dans l’indivision. En cas de divorce, soit les partenaires se partagent l’argent de la vente à hauteur de leur contribution, soit la part est rachetée par l’autre conjoint.
Le régime de communauté universelle est l’inverse du régime de séparation des biens. Tous les biens du couple sont communs, qu’ils aient été acquis avant ou pendant le mariage. Ainsi, un achat immobilier appartient aux deux époux à 50% même si un seul l’a financé. En cas de divorce, l’ensemble de biens sera partagé à égalité entre les époux.
Et si vous n’êtes pas mariés ?
Soit vous avez conclu un partenariat (PACS). Dans ce cas, tout ce qui est acquis avant et pendant le partenariat reste la propriété de chaque partenaire à la condition de pouvoir prouver la propriété en propre de ses biens. Si la preuve ne peut être apportée, le bien est considéré en indivision. L’achat immobilier peut se faire en indivision, comme le mariage sous le régime de la séparation de biens. La procédure est la même en cas de séparation mais pas en cas de décès. En l’absence de testament, le partenaire survivant n’est pas considéré comme héritier.
Soit vous vivez en concubinage. Comme dans le cas du partenariat, vous pouvez acheter un bien immobilier ensemble en indivision avec les mêmes conséquences en cas de séparation ou de décès.
Évidemment, il ne s’agit ici que de généralités. Pour vous aider à choisir la meilleure option, consultez un notaire.
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