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          Toitures vertes : des avantages esthétiques et écologiques

          Toitures vertes et passives

          La construction de toits verts intéresse de plus en plus les urbanistes et les propriétaires d'immeubles. Le coût du cycle de vie du matériel révèle que l’installation d’un toit vert est aussi ou moins onéreuse que celle d’un toit traditionnel. Toutefois, cet investissement comporte de nombreux avantages sociaux, environnementaux et économiques.

          Parmi ces avantages, on retrouve l’efficacité énergétique (climatisation l’été et isolation supérieure en hiver), la durée de vie supérieure de la membrane, l’isolation acoustique et la capacité de transformer la toiture inutilisée en divers types d’aire de détente pour les occupants d’un immeuble. Les toits verts filtrent les particules de l’air, retiennent et nettoient les eaux de pluie et offrent de nouvelles possibilités de préservation de la biodiversité.

          Pour la petite histoire, les toits verts ne constituent pas un nouveau phénomène. Il s’agit au contraire d’une méthode de construction standard que de nombreux pays ont adoptée depuis des centaines et même des milliers d’années pour les excellentes qualités isolantes des couches de terre et de végétation. Dans les climats froids de l’Islande et de la Scandinavie, les toits de gazon contribuent à garder les immeubles au chaud, alors que dans les climats chauds comme celui de la Tanzanie, ils contribuent à en préserver la fraîcheur.

          D’autre part, les architectes Le Corbusier et Frank Lloyd Wright étaient deux ardents défenseurs modernes de la technologie des toits verts, avant tout parce qu’ils appréciaient leurs qualités esthétiques.

          Végétation extensive ou intensive

          On distingue deux grands types de toiture verte. La plus simple à mettre en œuvre est la toiture végétalisée recouverte d’une végétation extensive. Les toits verts extensifs sont rarement accessibles au quotidien. Le substrat, en général un terreau minéral composé de sable, de gravier, de briques concassées, de boulettes d’argile expansé, de tourbe, de matières organiques et d’un peu de terre, est installé sur une épaisseur très faible, de l’ordre de quelques dizaines de millimètres. Puisque le substrat est peu profond et que de nombreux toits reproduisent les conditions extrêmes des déserts, il faut que les plantes qui s’y trouvent soient de faible hauteur, indigènes et rustiques, issues de milieux alpins ou arides.

          Ce type de toit ne demande aucun apport d’eau ou d’engrais et, après la première année, l’entretien se résume à deux visites annuelles afin de désherber les espèces envahissantes et de procéder à des inspections de sécurité de la membrane isolante. En résumé, les quatre principales caractéristiques de cette installation extensive sont la légèreté, le faible coût en capital, la faible diversité de la végétation et un entretien minimal.

          L’autre type est la toiture-jardin recouverte d’une végétation intensive. C’est une toiture aménagée en espace vert, dont la végétation nécessite un entretien spécifique et régulier. Cette végétation exige une conception spéciale de la toiture et de sa structure portante. Elle demande, en effet, de mettre en œuvre une épaisse couche de terre. En raison de la profondeur supérieur du sol (de 20 à 60 cm), le choix des plantes est varié et peut comprendre, des arbres et des arbustes, d’où le développement d’un écosystème plus complexe. Souvent accessible, le toit vert intensif permet des fonctions variées : loisirs, espace vert, potager... Il demande toutefois une mise en œuvre plus complexe et plus coûteuse.

          Isolation thermique et acoustique

          On l’a dit dès le départ, ce type d’installation, extensive ou intensive, présente de nombreux atouts. Ainsi, dans certains quartiers limités en espaces verts, on peut transformer une vue sur une surface étanche en une vue sur une surface plantée. Grâce à ce type de toiture, le pourcentage d’espaces verts dans les villes augmente, avec pour conséquences des effets positifs sur la qualité de l’air et le développement du biotope animal et végétal.

          Lors de pluies ou d’orages violents, l’eau tombant sur une toiture plate classique est immédiatement évacuée vers les avaloirs et quasi intégralement rejetée vers les égouts. Dans le cas d’une toiture verte, il existe un effet tampon. Une partie de l’eau est consommée par les plantes et une autre est rejetée dans l’atmosphère par évapotranspiration. Cette eau n’atteint pas le réseau d’égouttage. Surtout, la toiture verte offre une augmentation conséquente du confort thermique et acoustique pour les occupants de l’immeuble. Alors qu’une membrane de toiture peut atteindre une température de surface de 65°C, une même membrane recouverte de végétaux demeure à une température de 15 à 20°C. La terre végétalisée permet des réductions des variations de température jusqu’40% et elle est l’un des meilleurs isolants acoustiques.

          Seul bémol, la toiture végétalisée présente l’inconvénient majeur qu’en cas de fuite l’étanchéité n’est pas accessible. Le plus grand soin est donc à apporter à la réalisation de celle-ci pour profiter durant de longues années d’un toit vert de qualité.