


Pour des raisons économiques et culturelles, l'entrepreneuriat au Luxembourg et dans le reste de l'Europe a longtemps été l'apanage des hommes, et le pays a parfois fait office de mauvais élève. C'était sans compter sur le soutien des politiques publiques, dont la mission reste de faire basculer la tendance, et l'émergence de nouveaux réseaux grâce auxquels la diversité pourrait bien offrir un nouveau visage à l'entrepreneuriat.
Un parcours du combattant
En 2013, les études révélaient qu’à peine 18% des gérants d'entreprise au Grand-Duché étaient des femmes. Bien qu'encouragé par les pouvoirs publics, l'entrepreneuriat féminin démontre des limites persistantes.
Généralement, les femmes disposent d'un capital de départ plus faible pour démarrer une activité. Elles sont aussi à la tête de sociétés plus petites, qui génèrent un chiffre d'affaires moins important.
Certaines recherches ont permis d’établir un profil sociologique homogène des cheffes d'entreprise aujourd’hui. Pour la plupart, l'envie d'entreprendre s'est exprimée suite à une précarité professionnelle, après une succession de CDD ou un licenciement économique par exemple. Pour certaines, s'ouvrir à l'entreprise représente ainsi une voie nouvelle vers la liberté.
Autre frein notable à l'ambition : la difficulté à construire une activité sans négliger la vie de famille. Les enquêtes menées sur le sujet abondent d'ailleurs dans ce sens. A ce jour, la plupart des femmes qui créent leur entreprise n'ont plus d'enfant à charge, ou déclarent ne pas envisager d'en avoir.
Diversité des genres : un choix d'avenir
A l’heure actuelle, seulement 35% des indépendants dans la population européenne sont de sexe féminin. Un résultat bien faible au regard des 52% de femmes qui peuplent aujourd’hui l'Union Européenne. Malgré une volonté de mieux faire, les statistiques du Luxembourg s’inscrivent dans la même veine.
Force est pourtant de constater que l’entrepreneuriat au féminin y est en hausse depuis 2014 : alors que le Grand-Duché présentait un retard significatif, son écosystème ne cesse de se développer.
Il faut dire que la diversité dans l'entreprise est devenue un enjeu politique majeur. Objectif : retourner la tendance en soutenant des organismes favorables à l'entrepreneuriat des femmes, d’autant plus que la demande apparaît de plus en plus croissante et que les leviers logistiques et relationnels progressent, même s'il reste encore compliqué pour une femme de trouver des financements.
Les réseaux à suivre
Des événements spécifiques commencent à voir le jour, alimentés par des formations ou ateliers networking. A cet égard, le groupe de réflexion Equilibre s'est constitué pour créer une vraie dynamique. En lien avec le ministère de l'Economie, il a pour mission de recenser les initiatives en faveur des femmes qui font le choix d’entreprendre.
Autre acteur majeur, la FFCEL (Fédération des Femmes Cheffes d'Entreprises du Luxembourg) accompagne leurs besoins sur un plan politique, économique et social. Parmi ses autres missions, elle aide les femmes à étendre leur réseau et organise régulièrement des réunions de sensibilisation.
De son côté, l'association Femmes Leaders Luxembourg permet de regrouper les femmes d'influence du pays et valorise en particulier les postes à responsabilités dans les domaines des affaires, de la politique, de la presse ou de la recherche.
Citons également l'association WIDE (Women in Digital Empowerment), qui permet de mettre en lumière les femmes pionnières dans un secteur majoritairement masculin : celui du digital et de la technologie.
Enfin, le concours WBMY (Women Business Manager of the Year) récompense depuis 2006 les femmes à la tête d'entreprises innovantes.
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Publié le 19 octobre 2018.